Avec la centrale de Karavasta, l’énergie solaire s’invite dans le mix énergétique Albanais

Avec la centrale de Karavasta, l’énergie solaire s’invite dans le mix énergétique Albanais

La plus grande centrale solaire de la région tourne désormais à plein régime et a enregistré des premiers résultats positifs. Un succès pour le Français Voltalia, à l’origine de sa construction et qui prévoit de continuer d’investir en Albanie.

Le soleil matinal brille sans nuage sur la lagune de Karavasta, dans le centre de l’Albanie, en ce 1er février. Non loin de la bordure sud du parc national du même nom, 234.284 panneaux solaires bifaces suivent en silence la course de l’astre. Sur près de 200 hectares s’étend la plus grande centrale solaire de la région, avec une capacité maximale de 140 Mw, soit de quoi alimenter environ 22 000 foyers durant un an. Dans ces conditions météorologiques idéales pour la production d’énergie solaire, Voltalia Albanie, constructeur et exploitant, réalise depuis le début de la semaine d’ultimes tests de performance.

Et la centrale, qui fonctionne désormais à plein régime, a atteint la veille un niveau de production proche de sa capacité effective maximale avec 113 Mw. Un motif de satisfaction pour les techniciens qui surveillent de près la production tout en finissant de s’installer dans un centre de contrôle flambant neuf, à l’extrémité sud des installations. 

Diversification énergétique

Ce niveau de production, atteint dans des conditions météorologiques optimales, prouve le potentiel de la centrale, et est dors et déjà un succès pour la stratégie de diversification énergétique du gouvernement albanais. Le pays dépend en effet presque entièrement de l’énergie hydroélectrique. Une spécificité, qui lui permet d’afficher un mix énergétique presque à 100% vert, mais qui devient aussi une faiblesse dans la mesure où le changement climatique menace le niveau de l’eau dans le pays. Tirana a donc lancé un appel d’offres remporté en 2020 par le groupe Français Voltalia pour réaliser cette centrale solaire d’un genre nouveau en Albanie.

Le coût du projet, dont la construction a débuté en juillet 2022, s’élève a environ 140 millions d’euros. Voltalia Albanie a également obtenu l’exclusivité de son exploitation pour 30 ans. En échange, l’entreprise s’engage à vendre 50% de sa production sur le marché public, à un prix fixe de 24,89 euros le Mw. 

Nouvelle centrale de 100 Mw

Si la production est désormais lancée, l’aménagement du site n’est pas encore achevé. Le terrain sur lequel il se trouve jouxte en effet un parc accueillant nombre d’oiseaux et contient lui-même un certain nombre d’espèces, dont la grenouille d’Albanie, qui est protégée. Voltalia Albanie, qui assure vouloir limiter au maximum les dégâts causés par son activité sur l’environnement, a prévu une série de mesures pour “limiter et atténuer” l’impact de la centrale sur les faune et la flore locales, comme l’indique la conseillère environnement de l’entreprise, Vilma Terpollari.

Des « bird diverters » – des dispositifs pendus à des fils pour éloigner les oiseaux et ainsi les empêcher de percuter un objet en l’air – ont déjà été installés sur les 20 km que parcourent les lignes électriques reliant Karavasta au réseau électrique national. “Cela se fait de plus en plus, y compris en France, mais c’est une première en Albanie“, explique Claire Schamps, chargée de développement qui a travaille sur le projet de la centrale de Karavasta. Au sol, des marres et des refuges pour insectes doivent encore être installés, afin de recréer les habitats de la faune locale détruits lors de la construction. 

Mais si la centrale est à peine achevée, Voltalia Albanie se tourne déjà vers d’autres projets solaires et éoliens. Le groupe a remporté en 2021 un autre appel d’offre concernant un projet de centrale solaire à Spitalla, près de Durres. Les discussions avec le gouvernement ont encore cours, mais cette centrale devrait avoir une capacité maximale de 100 Mw. Le partenariat entre Voltalia et l’Albanie ne fait donc que commencer, et avec lui la conversion du pays au solaire à grande échelle. 

Benjamin

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